La nudité comme sujet lui est venue naturellement« Je n’y ai même pas pensé” il avoue, ce qui explique son mépris total des limites et du décorum. Ce que le spectateur pourrait considérer comme une provocation ou une obscénité est en d’autres termes l’expression de soi pure d’un artiste. Cela explique aussi pourquoi la plupart des modèles que Hang utilise sont ses amis, avec lesquels il peut être plus spontané et détendu et avec lesquels il a plus de latitude pour expérimenter à loisir. Et il expérimente, construisant des paysages surréalistes et des sculptures sensuelles à partir de corps, de membres, de plantes et d’animaux nus.
Avec curiosité, les personnes sur les photos de Hang ne montrent jamais d’émotions. Peu importe à quel point le concept est bizarre ou à quel point leur posture devient tordue et malgré leur nudité, ils conservent un visage stoïque donnant aux téléspectateurs la liberté d’interpréter ce qu’ils voient à leur guise. De plus, et allant à l’encontre de son approche intuitive de la prise de vue, les photographies de Hang embrassent également un certain type de formalismeexprimé le plus nettement dans leur symétrie de compositionqui, avec le modèles sans expression, à la fois contrastent et complètent leur exhibitionnisme sexuellement chargé. Cet aspect rappelle Robert Mapplethorpe dont les photographies sont aussi minutieusement mises en scène que caractérisées par une exploration décomplexée du corps nu et un penchant pour le drôle.